samedi 23 février 2013

MESSAGE DE Marcus GARVEY A LA JEUNESSE ET AUX INTELLECTUELS AFRICAINS



« Dans la lutte pour s’élever, les opprimés sont toujours handicapés par ceux d’entre eux qui trahissent leur propre race, c’est-à-dire par les hommes de peu de foi, et tous ceux qui se laissent corrompre et acceptent de vendre les droits de leurs propres frères.(…) Les traîtres de la race noire, malheureusement, sont la plupart du temps, des gens haut placés par l’instruction et la position sociale, ceux-là même qui s’arrogent le titre de leaders. De nos jours, en effet, tout individu, ou presque, qui tente sa chance comme leader de la race, commence par s’établir, tel un animal domestique, dans les faveurs d’un philanthrope d’une autre race : il va le voir, dénigre sa race dans les termes les plus vils, humilie sa fierté d’homme, et gagne ainsi la sympathie du «grand bienfaiteur», qui lui dicte ce qu’il doit faire dans son rôle de leader de la race noire. En général, c’est : «Va dire à tes gens d’être humbles et soumis ; dis leur d’être de bons serviteurs, obéissants et loyaux envers leur maître. Si tu leur enseignes ce genre de doctrine, tu peux toujours compter sur moi pour te donner 1000 dollars, ou 5000 dollars par an de revenus, pour ton journal et l’institution que tu représentes. Je te recommanderai à mes amis comme un brave homme sans problèmes». Nanti de ces avis, et d’une promesse de patronage, le leader noir ordinaire s’en va guider les masses infortunées. Il nous dit tout le bien possible de Mr Untel, nous racontes combien nous avons de bons amis dans l’autre race, et assure que tout ira bien à condition qu’on s’en remette complètement à lui. Voici le genre de direction que nous subissons depuis un demi-siècle. Je ne vois là rien d’autre que perfidie et trahison de la pire espèce. «Si l’homme qui met en difficulté son pays est un traître, celui qui brade les droits de sa race n’est pas autre chose. Tant que nous ne serons pas établis en tant que nation de 400 millions d’hommes (en 1910), et que nous n’aurons pas fait comprendre à ceux qui se sont placés à notre tête que nous sommes mécontents et dégoûtés ; tant que nous n’aurons pas choisi nous-mêmes un leader envers qui nous remplirons nos engagements, nous serons incapables de sortir du bourbier de la dégradation et de nous élever vers la liberté, la prospérité et l’estime humaine ».


Marcus GARVEY (1887-1940), Père du Panafricanisme

samedi 16 février 2013

Au commencement était … l’école




Dr. DION Yodé Simplice

            J’ai eu l’honneur et le plaisir de prononcer, il y a quelques mois, une conférence sur le thème suivant : « Contributions de la philosophie à l’avènement d’une Côte d’Ivoire émergente. » Sujet d’une brûlante actualité, dirons-nous. D’autant que nos gouvernants actuels disent avoir l’ambition de faire de notre pays, la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020. Noble projet que celui de voir enfin ce beau pays, ce grand pays – de par ses potentialités naturelles et ses ressources humaines – sortir de l’ornière.

Côte d’Ivoire, pays émergent. Comme Taiwan, Singapour ou la République de Corée. Mais ces pays émergents sont justement la preuve éclatante qu’on n’émerge pas seulement parce qu’on est submergé de pétrole, parce qu’on est premier producteur mondial de café, de cacao ou de manganèse ! Oui, l’économie d’un pays peut reposer sur l’agriculture ! Oui, l’économie d’un pays peut reposer sur le nickel ou la bauxite ! Mais le développement d’un pays repose toujours sur l’éducation ! On émerge d’abord parce qu’on a la volonté d’émerger. Or, en la matière, il y a beaucoup plus de velléités que de volitions. On émerge ensuite parce qu’on a un projet, une vision du futur souhaitable. Enfin, on s’éduque au vouloir-émerger comme on s’éduque à la démocratie. On (s’) éduque à l’excellence. Ainsi apparaît l’éducation, la clé de tout développement. Ma conviction est qu’un homme, aussi génial soit-il, ne peut faire émerger un peuple du labyrinthe où l’attend le Minotaure du sous-développement.

Il faut le secours du fil d’Ariane de l’école. Une école nouvelle avec une vision nouvelle de l’homme ivoirien. Une école qui forme à l’excellence. Or, l’école excellente est faite d’animateurs excellents. Parce que du rien ne peut sortir que le rien. Et pour ces milliers d’enseignants, d’éducateurs, de gestionnaires de l’école, l’excellence ne doit pas être un vain mot, mais un comportement. Leur mission doit être de discerner et susciter en nos enfants les linéaments de la volonté de puissance, de l’invention, la bref, de l’excellence. Il y a des routes qui nous conduisent plus loin que d’autres et n’importe quel système éducatif ne nous entraîne pas vers les cimes de l’excellence.

Ainsi parle le Prophète Al Mustapha :
« Vous êtes les arcs qui projettent vos enfants telles des flèches vivantes. L’Archer voit la cible sur le chemin de l’infini, et Il vous courbe avec toute Sa force pour que Ses flèches aillent vite et loin. Que cette courbure, dans les mains de l’Archer, tende à la joie; Car comme Il aime la flèche qui vole, Il aime aussi l’arc qui est stable » (Gibran).

En vérité, si le cerveau de l’enfant, comme dit Plutarque, n’est pas un vase qu’il faut remplir, mais un foyer qu’il faut échauffer, alors une éducation, annonciatrice d’une émergence et d’une supériorité futures, ne saurait se faire avec des arcs défaillants, c’est-à-dire des formateurs dévalorisés et clochardisés, ballottés par le tumulte d’une existence agitée par des problèmes existentiels. L’éducateur qui a faim ne saurait être un éducateur parfait. Car, quand toute la société a échoué, l’école et ses animateurs demeurent la dernière poche de moralité : « On n’enseigne pas ce que l’on sait. On n’enseigne pas ce que l’on veut. On enseigne ce que l’on est » (Jean- Jaurès). Un pays qui veut émerger crée les conditions de son émergence. Autant l’Archer est en droit d’exiger de l’arc, autant il doit en prendre soin s’il veut en tirer le maximum de tension. Autant nous sommes en droit de demander aux formateurs d’éduquer nos jeunes à l’excellence, autant la justice du cœur – et la justesse de la pensée – commande qu’on les installe dans des conditions idoines et idéales pour performer. Et comme l’école est le lieu, par excellence, de la culture de l’excellence, il faut que ses animateurs soient écoutés, considérés, restaurés dans leur dignité, choyés même, au lieu d’être vilipendés et anathématisés. Un jour de fête du travail, on leur a même jeté au visage qu’ils n’étaient que des parasites sociaux et que les vrais producteurs de richesses (policiers, douaniers et agents des impôts) n’avaient nul besoin de doctorats et autres parchemins superflus dans la nouvelle Cité idéale africaine. Cité hédoniste et économocentriste où seul l’argent frais et clinquant est la mesure de toutes choses, à la fois thermomètre et thermostat du bonheur social. J’en ai ri. Parce qu’il faut rire de pareilles sottises. Voilà comment, depuis une décennie au moins, parce que l’arc a été abandonné à l’instabilité, les jeunes ivoiriens sont devenus des flèches enflammées qui embrasent la Cité.

Voilà pourquoi il faut redonner de la dignité à l’école ivoirienne et à ses animateurs. Il n’y a pas de développement sans une éducation performante et adéquate. Penser que nos pays pourront émerger un jour, comme par un coup de baguette magique, en laissant l’école et ses animateurs sur le bord du chemin, c’est faire fausse route. « Le parfum dont l’argile a été une fois imprégnée, elle le conservera longtemps » (Horace).


Dr. DION Yodé Simplice,
Enseignant-Chercheur au Département de Philosophie à l’Université Félix Houphouët-Boigny


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1 Auteur de « Les paroles ou balles… Convertir ou punir le tyran ? » (Abidjan, Ed. Balafons, 2012) et de « Jours de châtiments » (Ed. L’Harmattan, 2012).

jeudi 14 février 2013

Appel à la Jeunesse ouest-africaine




« Etre jeune, c’est avoir une âme, c’est-à-dire pas seulement des souvenirs et un destin, mais un avenir véritable qui ne ressemble ni au passé ni au présent, qui soit une véritable création, une participation à l’invention du futur
GARAUDY Roger, Parole d’homme, Paris, Robert Laffont, 1975, p. 11

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Cette modeste contribution est en réalité la contribution que j’aurai voulu faire lors de la 4ème édition du « Grand Rendez-vous de Fraternité Matin », (auquel je suis un fidèle participant car n’ayant manqué aucune édition en même temps que l’honneur m’a été fait par le quotidien Fraternité Matin de publier à chaque fois mes interventions avec ma photo. Le Directeur Général du groupe Fraternité Matin, Dr. Venance KONAN, Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire 2012, disait avec humour lors de la 3ème édition qu’un prix devrait m’être décerné pour ce fait), qui s’est tenue le jeudi 14 février 2013 à l’Hôtel Ivoire dont le thème était « L’intégration régionale dans l’espace CEDEAO : Bilan et perspectives ». Il y a eu plusieurs interventions mais celle du Professeur Bamba N’GALADIO en plus d’avoir eu l’allure d’une véritable conférence inaugurale a été d’une franchise et d’une sincérité déconcertante. Il a même fait des révélations révoltantes pour moi en tant que jeune. De quoi s’agit-il ? Après les différentes interventions j’ai été, en tant que jeune africain « indigné » au sens où l’entendait Stéphane HESSEL auteur du célèbre livre Indignez-Vous et « révolté » au sens camusien du terme. 

Le Professeur Bamba N’GALADIO a fait de grandes révélations ce qui m’amène à me demander : quel est le vrai problème empêche la bonne marche de l’intégration au sein de la CEDEAO ?


Il me semble que les différentes autorités (Chefs d’Etat comme experts ou technocrates) chargées  de la gestion de cette très importante organisation ne perçoivent pas « le sens de l’Histoire». Comment comprendre que plus de 200 résolutions restent inappliquées dans cette union censée promouvoir l’intégration ouest-africaine ? Est-ce un manque de vision collective ? Est-ce un égoïsme ou un égotisme dont il paraît que nous Africains sommes dignes du Prix Nobel ? Ou encore manquons-nous d’audace et de courage pour assumer notre destin collectif au moment ou les grands ensembles économiques et politiques sont les seules alternatives au développement ? Chaque Etat membre se plaisant et se complaisant dans un nombrilisme ou une « suffisance narcissique » ? Ou est-ce simplement une incapacité, chose à laquelle je ne crois nullement vu la qualité des ressources dont regorge la CEDEAO, à s’unir et Rêver ensemble une utopie progressiste ? J’ai été saisi d’inquiétude car c’était de mon avenir il s’agissait à cette rencontre dont il faut encore saluer les initiateurs en particulier félicité et encouragé le leadership et le management éclairé du directeur général du groupe Fraternité Matin et de son conseiller spécial M. Valentin Mbougueng. 

A tous mes amis jeunes de la CEDEAO : quel est notre contribution personnel à la naissance d’une véritable intégration ouest-africaine, notre seule et unique chance de nous en sortir dans ce contexte de mondialisation où la concurrence et la compétition sont sans émotion ? Car aucun de nous, s’il n’apporte sa pierre à la construction et l’invention de notre avenir commun, ne pourra accuser un autre de l’échec collectif.

A nos décideurs Joseph KI-ZERBO disait ceci : « Une société qui renonce à prendre en charge sa jeunesse et à la doter des outils d’une promotion optimale, enterre son propre avenir. C’est une société suicidaire. (1)» Quelles valeurs inculquez-vous à la jeunesse de nos différents pays ? (2) Rappelons-nous qu’une vision sans action concrètes n’est que rêve. Une action sans réflexion est un naufrage comme une action sans vision  n’est qu’illusion.


NOTES


(1)- KI-ZERBO Joseph, Eduquer ou périr, Paris, Unesco, 1990, p. 15
(2)Cf. notre réflexion « Quelles valeurs inculquer à la Jeunesse ivoirienne ? » in Fraternité Matin des 16 et 17 janvier  2013

mercredi 13 février 2013

« Quelles valeurs inculquer à la Jeunesse ivoirienne ? (*)»



 Alain LOBOGNON, Ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs de la République de Côte d'Ivoire




« Être jeune, c’est avoir une âme, c’est-à-dire pas seulement des souvenirs et un destin, mais un avenir véritable qui ne ressemble ni au passé ni au présent, qui soit une véritable création, une participation à l’invention du futur  GARAUDY Roger, Parole d’homme, Paris, Robert Laffont, 1975, p. 11 






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              Je parle en témoin d’une époque dont je suis le produit. La mission d’intellectuel, dont je veux me prévaloir, m’y autorise, la charge de leader d’association de jeunesse m’y oblige. Assurément, les problèmes de la société sont les miens comme Homme et comme Citoyen. C’est donc, pour parler comme Stéphane Hessel en « indigné » que je fais cette contribution. Il est aisé de constater le « drame » que vit la jeunesse ivoirienne. En effet, C’est un truisme d’affirmer que la Jeunesse ivoirienne est au cœur de la crise socio-politique que vit notre pays depuis au moins les années 90.  Il faut préciser que la jeunesse ivoirienne ne fait nullement exception dans sa révolte contre la société car « la jeunesse est partout rebelle. (1)»  C’est un fait que toutes les sociétés qui connaissent des crises profondes comme la nôtre s’interrogent sur le sens et la construction des valeurs sur lesquelles elles ont bâti leur « paradigme structurelle » (Edgar Morin) de fonctionnement. Le plus difficile n’est pas toujours de résoudre les problèmes ; c’est parfois de les poser. Il faut donc, comme le disait le pasteur Dietrich Benhoeffer « risquer de dire des choses contestables, pourvu que les questions vitales soient soulevées. » La question des valeurs est extrêmement complexe car « Nous passons une bonne partie de notre temps à émettre des jugements de valeur – « X est bon, mauvais, légitime, illégitime, etc » – et dans la plupart des cas, nous les émettons parce que nous y croyons. (2)». Selon le théologien et philosophe français Jacques Ellul « La crise de notre époque actuelle, est une crise des valeurs.» Pour lui quand plus rien ne semble avoir de sens, c’est que nos valeurs ont cessé de faire l’unanimité et sont à la dérive. Le phénomène de perte des valeurs est lisible dans la perte des repères dont souffre la jeunesse (3). Je ne m’attarderai pas ici sur les définitions conceptuelles de termes eux-mêmes polysémiques comme ceux de Jeunesse et de Valeur. Chacun sait plus ou moins à quoi renvoient ces notions. Je vais simplement tenter d’énumérer quelques valeurs dont je suis convaincu de l’indispensabilité de les inculquer à la jeunesse ivoirienne car « c’est le maillon le plus faible (parce que le moins intégré, entre le cocon de l’enfance et l’insertion dans les cadres adultes) mais aussi le plus fort de la société (parce que doté des plus grandes énergies, des plus fortes aspirations, des plus grandes capacités de révoltes). C’est une force qui peut être explosive et émancipatrice, mai aussi ravageuse et destructrice quand elle est rejetée et ghettoïsée.(4)». Bien entendu, à l’évidence, cette liste n’est nullement exhaustive donc ne saurait être clause.


1-La responsabilité

Il  n’y a pas d’avenir par procuration. La jeunesse ivoirienne doit prendre conscience que son destin est entre ses mains. Si elle se fait séduire par des marchands d’illusions, elle détruira ses propres chances. Si elle représente une grande majorité de la population, cela lui impose bien des Devoirs plus que des droits. Certes  le Gouvernement doit aussi savoir que son plus grand défi demeure le chômage des jeunes. A cette Jeunesse j’aimerais tout simplement dire que l’Avenir de notre pays est entre ses mains, aucun de nous s’il n’apporte son engagement personnel à l’amélioration de ce futur ne pourra accuser un autre de l’échec collectif.



         2- Le Travail

Dans nos sociétés minées par le chômage chronique de la jeunesse il est un paradoxe bien étrange : la désaffection pour le travail si bien qu’il a été un temps, où une bien curieuse expression était en vogue : « Relations vaut mieux que diplôme.» Nous ne disons pas qu’il vaille construire une société méritocratique mais que des valeurs consubstantielles au travail telles que le gout de l’effort, le courage, le mérite, l’excellence, la saine émulation, la confiance en soi et l’estime de soi, la citoyenneté, le patriotisme vrai…soient promues. 


3- La Tolérance


Il y a trop de fanatisme par conséquent d’intolérance dans la société ivoirienne. De façon assez simple on peut dire que la tolérance consiste à s’abstenir d’intervenir dans l’action ou l’opinion d’autrui, quoiqu’on ait le pouvoir de le faire, et bien qu’on désapprouve ou que l’on apprécie pas l’action ou l’opinion en question. L’étymologie du mot lui-même révèle tout son sens, tolérance vient de tolérer, qui lui vient du mot latin tolerare (supporter). François Jacob nous prévenait en ces termes : « Rien n’est aussi dangereux que la certitude d’avoir raison. Rien ne cause autant de destruction que l’obsession d’une vérité considérée comme absolue. Tous les crimes de l’histoire sont des conséquences de quelque fanatisme. Tous les massacres ont été accomplis par vertu, au nom de la religion vraie, du nationalisme légitime, de la politique idoine, de l’idéologie juste ; bref au nom du combat contre la vérité de l’autre, du combat contre Satan. (5)» Nul en vérité ne saurait condamner le patriotisme comme amour de la patrie car dulce et decorum est pro patria mori (« il est beau et doux de mourir pour la patrie » Horace, Odes, III, 2,13). Il convient de bien distinguer les vibrations patriotiques émotionnelles belliqueuses et bellicistes à forte fragrance de chauvinisme d’un patriotisme véritablement citoyen.



4- La Culture de la Paix


  L’expression « Culture de  la  Paix »  a  vu  le  jour  au  cœur  de  l’Afrique,  plus  précisément  à Yamoussoukro  en  Côte d’Ivoire,  au  Congrès  international  sur  la  paix  dans l’esprit des hommes réuni sur l’initiative de l’Unesco du 26 juin au 1er juillet 1989. La  culture  de  la  paix  a  été  inscrite  au  monde  des  programmes  officiels  de l’UNESCO en 1995. Pour l’Unesco « la Culture de la Paix comme une culture de convivialité et du partage fondée sur les principes de liberté, de justice et de démocratie, de tolérance et de solidarité. Une culture qui rejette la violence et qui s’attache à prévenir les conflits à leur source et à résoudre ses conflits par le dialogue et la négociation.» Il faut savoir qu’aucune société ne peut exister sans conflit mais pour la gestion de ces conflits il faut utiliser la négociation pour ne pas que ces conflits ne dégénèrent pas en violence ou pour parler comme le Dr. Simplice Dion : « prescrire les armes de la dialectique et proscrire la dialectique des armes.» Comme l’a si bien écrit le poète et ancien bibliothécaire du Congrès américain, Archibald Mac-Leish dans le préambule de la Charte de l’Unesco : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent d’être élevées les défenses de la paix ».

            En conclusion on peut retenir que la tâche d’éducation de la jeunesse ivoirienne est plus qu’urgente. Il appartient aux autorités dont c’est le devoir régalien de veiller à ce que la Jeunesse ivoirienne ait des modèles symbolisant ces quelques valeurs ci-dessus brièvement développées car« une société qui renonce à prendre en charge sa jeunesse et à la doter des outils d’une promotion optimale, enterre son propre avenir. C’est une société suicidaire. (6)»



NOTES :

(1)- GARAUDY Roger, L’Alternative, Paris, Robert Laffont, 1972, p.16
(2)- BOUDON Raymond, Le sens des valeurs, Paris, Puf, 1999, p. 7

(3)- Cf. BOUDON Raymond, Déclin de la morale ? Déclin des valeurs ?, Paris, Puf, 2002, 112 p.

(4)- HESSEL Stéphane, MORIN Edgar, Le chemin de l’espérance, Paris, Fayard, 2011, p. 33

(5)- FRANÇOIS Jacob, Le Jeu des possibles : essai sur la diversité du vivant, Paris, Fayard, 1981,p.12

(6)- KI-ZERBO Joseph, Eduquer ou périr, Paris, Unesco, 1990, p. 15




 (*) Publié dans le quotidien gouvernemental :

Fraternité Matin, N°14.439 du mercredi 16 janvier 2013, p. 3 – Première partie
Fraternité Matin, N°14.440 du jeudi 17 janvier 2013, p. 3 – Deuxième partie


*** Extrait d'un livre à PUBLIER : " La Jeunesse ivoirienne en accusation "